Nous avions loué une voiture à 15 passagers. Saviez-vous qu’il fallait un permis spécial pour conduire ça? Ben oui, le temps des vacances, je me suis transformée en chauffeuse de grosse vannette avec en poche mon permis pour conduire des autobus.
Sérieux, chapeau au chauffeur d’autobus scolaire d’entendre une trentaine d’enfants crier et rire en arrière de la tête à tous les jours – matin, midi et soir. Il fallait toujours qu’on leur lance des menaces terribles pour qu’ils se calment un peu. Ils sont vraiment capables d’enterrer la madame du GPS de mon téléphone pour que je comprenne pu rien et qu’on se perde. Je les vois ensuite dans le rétroviseur rire à gorge déployée. Joie immense.
Comme nous avions l’infinie chance et bonheur de voyager avec une nounou (la meilleure au monde), certaines personnes ont cru bon de nous demander si nous étions mormons ou membres de secte quelconque… J’imagine que c’est le prix à payer pour voyager avec ma grosse bedaine, mes 6 minis, mon mari et… sa deuxième femme. Ça fait quand même drôle de se faire regarder comme des bêtes de foire ou de faire tourner les têtes sur notre passage (et pas parce qu’on a des trop belles fesses). Quand je vous dis que des fois il faut s’en foutre…
Pour ne pas revenir à moitié mort d’un voyage d’une semaine avec tous les enfants, je vous conseille de ne pas avoir un programme trop chargé. Par exemple, nous faisions des activités planifiées qui nécessitaient un déplacement agréable en voiture en avant-midi. Ensuite, on se laissait libre l’après-midi pour y aller comme bon nous semblait et selon la vibe du moment.
Autre must, la maison louée était à un jet de pierre à pied de la plage. On se rend compte assez vite que les enfants aiment vraiment ça aller courir et crier dans un espace ouvert où personne leur ordonne de baisser le ton ou de cesser de courir… Sauf pour arrêter d’essayer d’attraper les goélands. En fait, moi, ça ne me dérange pas vraiment qu’ils les attrapent, c’est plus pour les pauvres oiseaux… Eux, ils en diraient pas autant.
Donc, il y a eu : chaque fois qu’on mangeait une crème glacée, Alice qui l’échappait par terre suivi d’une crise de larmes infinie; quelques coups de soleil malgré le mois de mars frisquet; très peu de sommeil; beaucoup de consignes; beaucoup de sandwichs; beaucoup de surfeurs; une randonnée épique dans le désert; un tsunami, selon Édouard, qui a manqué l’emporter à tout jamais dans l’océan Pacifique; Sophia qui a rempli toute l’espace disponible sur mon téléphone de photos semi-pertinentes de tous les reptiles du Zoo; Romane qui a découvert qu’elle ne voulait pas qu’on marche sur sa photo (comprendre ici son ombre) et Gisèle qui a décidé que le jet lag de 3 heures n’allait certainement pas apporter de changement dans son horaire habituel – quand il est 6 heures au Québec, elle se lève.
Il y a aussi eu les deux mémorables vols d’avion du retour où les engins étaient bookés mur à mur. La compagnie aérienne a donc cru bon de tous nous disperser (enfants inclus!) dans l’avion afin que nous ne soyons pas ensemble. Moi, personnellement, ça ne me dérange pas non plus de pas être assise à côté de romane (2 ans), à la gérer pendant 5 heures en ligne. Mais je suis pas sûre que le voyageur assis à côté d’elle en aurait dit autant. Ils m’ont gentiment fait comprendre que lorsqu’on voyage avec 6 enfants, madame, on sélectionne les sièges à l’avance.
Je ressemblais à une G.O. de club Med à courir en avant et en arrière de l’avion pour savoir si certaines aimables personnes pleines de compassion voulaient changer de places avec celles de mes enfants.
Cloé pleurait en silence dans la rangée 16, coincée entre deux inconnus loin de sa maman rangée 38, Sophia s’était déjà endormie sur le bras de son voisin de droite rangée 22 et Édouard attendait que je termine la séance de négociation avec Alice pour me dire ce qu’il avait choisi de manger dans le dépliant de la pochette du siège devant lui. Au moins, Gisèle était confortablement installée dans le porte-bébé sur papa.
J’avoue que je devais avoir l’air un peu folle lorsqu’il a fallu commander le repas payant dans l’avion, car c’est moi qui avais une main de libre pour atteindre une carte de crédit.
Moi : (debout dans l’allée en semi-chuchotant pour ne pas réveiller Gigi qui dort sur papa) Bon, qu’est-ce que tu prends?
Mari : (très fort) Le sandwich avec le mousseux.
Moi : Du mousseux? …Sérieux?
C’est pour ça que je l’aime. Il n’y a jamais de mauvais moments pour être festif avec des bulles. Clairement pas.
Je vous épargne les détails des 50 autres allers-retours dans l’allée minuscule à bousculer tout un chacun avec ma bedaine.
Je lève aussi mon chapeau à ma belle-famille qui nous a endurés durant cette belle semaine, à vivre avec nous sous le même toit. Bravo. Vous êtes des durs à cuire. Mais, la prochaine fois, on n’apporte pas les enfants, OK?
Et vous, votre semaine de relâche, reposante?
Anne + 8