Je ne sais pas pour vous, mais, pour nous, les matins de semaine, ça ressemble en tous points crachés à un camp d’entraînement de l’armée. Je n’ai jamais été une personne très assidue ni très forte en planification. Mon rôle de mère et de belle-mère (et de femme, car il semble que ce soit typiquement féminin de concevoir dans notre tête le fonctionnement de la maisonnée – c’est en soit assez prenant et ça n’apparaît pas vraiment comme une tâche, mais c’est assez épuisant) m’oblige à me faire violence et de lancer à tout un chacun les tâches à accomplir dans une suite logique d’ordres pour relever ce grand défi.
Pas moins de 3 ans et demi pour en arriver à un almost succesful morning, qui résulte en des embrassades de toutes sortes, cris de joie et félicitations auditives pour la progéniture dans la voiture (ne jamais rater une chance de faire du renforcement positif quand on peut), car tous sont arrivés à bon port et À TEMPS! On va se le dire, l’important, le matin, c’est pas d’être heureux, c’est d’être à l’heure et à la bonne place.
Ce qui relève de l’exploit, puisque, moi, je n’ai jamais été à l’heure nulle part. Pratiquement jamais. Je suis toujours un peu surprise quand j’arrive à l’heure à un rendez-vous. Mon mari, c’est la même chose. C’est pour ça qu’on s’aime 🙂 Mais, avec les enfants et l’école, on n’a pas vraiment le choix…
Les premières fois que nous avons dû aller porter tous les enfants (ils n’étaient que 4 à l’époque) quelque part le matin lorsque j’ai emménagé avec mon chum, c’était l’anarchie totale. Mais « vraiment ». Alors, ne désespérez surtout pas. Si j’ai réussi, vous le pouvez aussi.
Afin de vous aider à réussir vous aussi vos matins de semaine sans arriver au travail en dépression, voici comment ça se passe chez nous, et les outils précieux que j’ai mis en place afin d’avoir un réveil en douceur. #NOT
Tout d’abord, je répète l’objectif premier : arriver à l’heure à l’école, soit 7 h 55 dans la cour d’école pour les écoliers du primaire.
6 h 15
Cadran qui sonne et snooze jusqu’à 6 h 30. Levée pénible du corps parental. Ensuite, chaque pas est compté.
Le plus important est de préparer la veille plusieurs choses pour y arriver. Je sais, on a juste le goût d’aller mourir sur le divan ou dans notre lit quand le dernier est couché, mais je vous jure que l’effort est récompensé le lendemain matin.
Les lunchs
Ils doivent impérativement être dans les boîtes à lunch dans le frigo. Il ne reste plus qu’à garrocher un ice pack dedans et le mettre dans le sac à dos. J’ai 5 boîtes à lunch à préparer pour 3 dîners et 4 collations. Ça va vraiment vite quand les lunchs sont déjà dans la boîte et dans le réfrigérateur.
Vêtements
Nous avons 5 filles et 1 garçon. (Et un deuxième garçon en route! Joie!) Sérieux, le garçon, il rock vraiment pour s’habiller. Il dit jamais un mot même s’il est habillé n’importe comment ou que ça fait 3 jours qu’il a le même chandail (propre à chaque fois, on s’entend) ou qu’il n’a pas de bas pareils ou qu’il n’a pas LE short d’éduc qu’il voulait mettre. Mais les filles, elles, par contre… Elles me font mourir. J’ai même instauré la règle que tu ne pouvais pas choisir ton linge avant 8 ans tellement j’étais à boute de négocier l’habillement le matin.
En plus, elles veulent toujours porter des robes. Mais des robes, ça prend des collants qui fitent avec! C’est franchement plus compliqué que juste mettre des bons vieux bas. Alors, maintenant, on (je) choisit les vêtements la veille et on les sort pour qu’ils soient visibles aux yeux des jeunes gens qui viennent de se faire réveiller. Ne jamais rien prendre pour acquis. Autre truc, ici, c’est 3 jours de suite des pantalons pour 1 jour de robe.
7 h 00
Quand ça va bien, ils sont tous habillés (car si t’es pas habillé, t’as pas de déjeuner) et à table, iiiidéalement en train de manger. Lorsqu’ils sont tous assis, « tranquilles », à manger leurs toasts, c’est le moment parfait pour faire les couettes aux jeunes filles et vérifier si tout le monde a ses bas. Parce que tu ne veux pas perdre 10 précieuses minutes à chercher 5 élastiques à cheveux ou courir pour des bas.
Entre 6 h 30 et 7 h 00, il se passe maintes choses. First things first, la tâche unique du chum : faire le café. Ensuite, biberons et changements de couches des petites, habillements, dégâts agréables de jus ou de lait, choix du déjeuner et, des fois, révision des mots d’orthographe. Ça fait vraiment du bien de lancer des mots à épeler de même le matin. Le soir, ils sont trop fatigués du cerveau.
Le plus important, le matin, c’est de ne jamais les perdre de vue. Sinon, les enfants se seront immanquablement enfargé les pieds dans le divan ou dans leur lit avec un iPad dans les mains et auront oublié la tâche qu’ils devaient accomplir. Si tu veux faire de la tablette, c’est habillé pis attaché dans le char. Ce truc fonctionnait au début, mais ça s’est rapidement détérioré en chialage qu’il faisait trop froid dans l’auto pas démarrée ou que le wifi pognait pas…
Le défi, ici, c’est que nous avons 3 places différentes où on doit aller porter des enfants le matin dont 2 PLACES OÙ IL FAUT ARRIVER À LA MÊME HEURE. La 3e est moins stressante, car c’est la garderie (magnifique CPE) où les bébés (appelons ce groupe d’enfants composé des 3 derniers, Alice, Romane et Gisèle – non, je n’ai pas copié Marie-Mai) n’ont pas vraiment d’heure d’arrivée précise. Joie. Ils embarquent quand même dans l’auto qui quitte pour être à 2 écoles différentes à la même heure…
Ce groupe de bb tant aimé fait donc partie de la délégation tous les matins (et du camp d’entraînement qui précède l’embarquement dans la voiture, estimé à 20 minutes), car le CPE est à 3 minutes de l’école #2. Donc, les 2 écoles sont séparées par 8,6 km, soit 14 minutes de voiture estimées par Google ET Sophia et Cloé qui ne peuvent pas arriver avant 7 h 40 à l’école.
Manteaux et autres accessoires
7 h 20
Fini, pas fini de déjeuner, c’est le grand rassemblement dans l’entrée pour s’habiller. Ne jamais sous-estimer le temps que ça prend pour s’habiller et aller s’attacher dans l’auto. C’est une éternité. Nous, en tant qu’adultes, ça va. Mais eux… C’est si long. La veille, je sors tous les cache-cous, tuques, mitaines, bottes et pantalons pour que ce soit facile d’accès et VISIBLE, et pour ne pas entendre de : « Maman! Je ne trouve pas ma mitaine! »
7 h 37
Le grand départ pour l’école #1.
7 h 40
Arrivé à l’école #1. C’est ici que tout se joue. Là, il faut se dépêcher pour que les 2 filles sortent de l’auto vraiment vite. Je tire les sacs à dos et boîtes à lunch dehors pendant que les filles se détachent trannnnnnnnquillement et que moi, je leur crie : « Viiiite sors! »
7 h 41
C’est reparti pour l’école #2. Beaucoup de lumières et de stops. L’arrivée se fait à 7 h 54 – 7 h 55, yishhhh, à l’école #2. Le garçon ouvre la porte de la van, la cloche sonne. Yé! On l’a eu! Tout ça en écoutant « La laine des moutons » dans le char. Le bonheur! On roule tranquillement vers le CPE. Je sors 1, 2, 3 enfants, bisous et bonne journée les bb. Tiens! C’est faite! Au bureau! Maintenant que je suis bien brûlée!
…Et le soir, il va sans dire, c’est la même run de lait. Même des fois, une ex de mon mari, juste pour le plaisir, comme ça, juste pour m’aider davantage, pour être smatte disons, décide de garder l’enfant à la maison ou de l’envoyer chez la grand-mère, et ça me rajoute alors un arrêt. Ou pire, 2 arrêts, quand l’autre a oublié son équipement de hockey chez sa mère, une autre ex. Vive les activités parascolaires qui développement l’intérêt et le cerveau de nos petits! Mais ça, c’est un autre combat.
N’allez surtout pas penser que je sous-estime le défi matinal des familles qui ont 1 ou 2 enfants. Loin de là. Ils ont autant de pain sur la planche. Qu’on ait 1, 2 ou 7 enfants, c’est toujours aussi intense – peut-être juste moins long 🙂
Bon matin à tous!
Anne + 8