Les mensonges de la garderie


J’aime toujours (après coup) me remémorer les niaiseries que les enfants font ou disent et ça me fait bien rigoler. Je trouve que tous les enfants sont assez comiques en général et c’est ce qui fait que je les aime autant. Certains de nos enfants ont plus tendance à inventer des fausses histoires dans le but unique, je l’espère, de se rendre intéressant. Je ne parle pas ici des mensonges du genre « non, ce n’est pas moi qui a arraché le bras du Caillou que Romane a eu à Noël » ou « non, ce n’est pas moi qui a donné une tape dans la face en premier » ou encore « non, j’ai pas mangé de pattes d’ours 5 minutes avant le souper même si mon haleine sent la mélasse artificielle ». Non. Je parle plutôt des histoires inventées que les filles racontent à la garderie et qui nous font passer pour une gang de fous.

Un bon matin, j’arrive à la garderie avec les bb, je dépose Gisèle, 1 an, dans son groupe. Alice, 5 ans, va se déshabiller seule et va voir son éducatrice pendant que j’aide la terrible two à se déshabiller et mettre ses chaussures. Je suis à quatre pattes ben essoufflée quand je sens l’éducatrice me taper dans le dos et me dire ceci :

— Alice ne peut pas rester aujourd’hui si elle a vomi ce matin.

— Hein? Mais elle n’a pas vomi.

— Elle vient de me dire qu’elle a vomi plusieurs fois ce matin et fait de la fièvre toute la nuit.

— Ben non, ce n’est pas vrai. Elle est top shape.

— OK… Mais on ne voudrait vraiment pas que les autres amis attrapent la même chose et que ça se propage.

— Oui, je sais, mais je ne l’aurais quand même pas bourré de Tylenols avant de venir juste pour pas la garder à la maison. Elle n’est pas malade.

Moi à l’enfant :

— Pourquoi tu dis ça, que t’as vomi?

Avec un sourire en coin et parlant avec une voix très très peu audible : « Ben oui, j’ai vomi. »

J’avais l’air d’une menteuse qui voulait aller travailler au lieu de garder son enfant malade à la maison. J’adore.

L’autre soir, on soupait tranquillement quand Romane, 2 ans et demi, nous lâche : « Papa a gos pénisssss! » Euh. Quoi? Qu’est-ce qu’elle vient de dire? Pas besoin de vous dire que les enfants se mouraient de rire, ce qui faisait la fierté éhontée de Romane. Quoi de mieux pour lui donner envie de répéter l’expérience à tous les gens qu’elle voyait à la garderie. J’ai donc reçu un appel un soir de sa charmante éducatrice (vraiment réellement charmante et super). Elle me parle de ma fille et de leur routine de la journée, mais je voyais bien où ça allait cette conversation-là.

— Romane nous dit des choses à la garderie… hum… hum… pour faire sa comique j’imagine… Hé, hé.

— Oui, que papa a un gros pénis, c’est ça?

— Ah, vous êtes au courant! Oui, elle me le dit tous les jours. Maintenant, on en fait plus trop de cas, mais je voulais vous en parler.

— Oui, elle le dit ici aussi. Il ne faut juste pas rire. C’est pas nous qui lui avons appris ça, là… Je tiens à le préciser.

— Non, non, c’est bien sûr…

Malaise…

On n’a jamais su d’où ça sortait cette histoire-là parce que, non, on n’est pas des gros cochons qui parlent de pénis devant les enfants. Romane nous parle encore dudit membre, et même des fois, j’hérite aussi d’un gros pénis.

Je pourrais continuer comme ça pendant des heures à raconter les niaiseries qu’ils nous inventent qui nous donne le goût de disparaître en dessous du plancher.  J’imagine que c’est dans leurs gênes de nous faire honte les enfants. Mais quand on y réfléchit, c’est vraiment eux qui mettent de la couleur dans la maison et dans nos vies. Je me rassure en me disant que j’ai sûrement droit à plus de niaiseries compte tenu du ratio d’enfants dont nous avons la charge et en me versant un gros verre de vin – sans alcool, pas buvable…

Cheers!

 

Anne + 8


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